Pierre-Alfred Grondin est décédé ce vendredi, emporté brutalement par un accident cardio-neuro-vasculaire. Il n’avait que 23 ans. Ce jeune homme originaire de La Réunion avait quitté son île natale pour vivre un rêve : celui de monter à cheval au plus haut niveau. Un rêve qu’il poursuivait avec acharnement et humilité, en silence, dans les coulisses exigeantes du monde hippique métropolitain.

Durant son parcours, il avait d’abord travaillé au service de l’écurie Jehan Bertran de Balanda, avant de rejoindre récemment celle de Yannick Fouin. C’est sous ces couleurs qu’il a disputé sa dernière course, le 30 juin dernier à Clairefontaine-Deauville, en selle sur Prince Jelois. Une dernière ligne, un dernier galop, avant que le destin ne referme brutalement le livre de sa jeune carrière.

Depuis 2021, Pierre-Alfred Grondin avait signé huit victoires, dont quatre à Auteuil, ce temple mythique de l’obstacle. Une performance notable pour un jeune talent qui ne demandait qu’à s’épanouir. Son nom circulait dans les écuries avec respect, tant pour son professionnalisme que pour sa gentillesse.

En signe d’hommage, une minute de silence a été observée ce samedi avant l’ouverture des courses à Dieppe. Les jockeys, ses confrères, ses amis, ont tous porté un brassard noir. Derrière ce geste, un silence lourd, un recueillement partagé, et le deuil d’un milieu qui perd l’un de ses plus prometteurs représentants.

Au-delà des pistes, c’est toute La Réunion qui est touchée. Pierre-Alfred Grondin n’était pas seulement un jockey talentueux. Il était un fils de l’île, un exemple de courage et de persévérance. Il portait avec lui l’énergie des siens, la force tranquille des Réunionnais qui partent tenter leur chance, souvent loin des regards, mais toujours habités par la passion. Son départ brutal laisse un vide, mais son souvenir restera, ancré dans les mémoires de ceux qui l’ont côtoyé, admiré ou simplement suivi.