Ce n’était pas qu’une inauguration cet après-midi et ce n’était pas qu’une coupe de ruban. La réouverture de la mairie annexe du Moufia  marque un changement de cap clair dans la manière de concevoir le service public. Après des travaux engagés en août 2024, un bâtiment longtemps jugé vétuste et inadapté fait peau neuve pour devenir un véritable espace citoyen moderne, accueillant et inclusif.

Une mairie sans obstacles : l’accessibilité comme priorité

La transformation la plus marquante est sans doute celle de l’accessibilité. Fini le parcours du combattant pour les personnes à mobilité réduite, les seniors ou les parents avec poussette.

• Un ascenseur moderne permet désormais d’accéder à tous les étages, sans effort.

• Des sanitaires adaptés viennent corriger une lacune longtemps pointée du doigt par les agents comme par les usagers.

• Des espaces intérieurs repensés, plus ouverts et plus chaleureux, offrent des assises et même une table dédiée aux démarches administratives comme les demandes de passeport ou de carte d’identité.

« Avant, l’accessibilité était restreinte. Aujourd’hui, c’est aéré, accueillant. On dirait une petite case créole, une maison du peuple », résume Roseline.

La mairie annexe retrouve ainsi sa vocation première : un lieu où chacun doit pouvoir entrer sans obstacle, sans crainte et sans effort.

Un lieu de proximité, au cœur du quartier

Au-delà des murs, c’est l’âme du lieu qui est préservée. Roseline le rappelle avec émotion :

« Les agents communaux connaissent les administrés. On a vu les familles grandir ici. Une naissance, une démarche, une histoire… On est du secteur ».

Autour d’elle, ce jour d’inauguration, toute une dynamique partenariale est présente : associations locales, acteurs de terrain, structures d’insertion et de formation.

« Nous travaillons en partenariat, avec les associations, pour créer des projets, faire vivre le quartier », insiste-t-elle.

Un investissement fort pour la proximité

Cette rénovation représente un choix politique assumé. Plus de 630 000 euros de travaux, et plus de 700 000 euros études comprises, ont été investis pour maintenir un service public de proximité.

À contre-courant d’une tendance à la centralisation des services, la Ville de Saint-Denis fait le pari de l’hyper-proximité, afin que les 156 000 habitants puissent accéder à l’état civil, au CCAS ou aux associations au plus près de leur lieu de vie.

L’objectif est simple : éviter aux administrés de parcourir des « kilomètres pour des démarches essentielles ».

Prévu initialement sur neuf mois, le chantier a connu un retard de deux mois en raison de la défaillance d’une entreprise, portant la durée totale à onze mois. Un contretemps finalement surmonté, salué comme une réussite collective, portée par des entreprises réunionnaises.

Préserver cette “maison du peuple” : un appel à la responsabilité collective

Lors de l’inauguration, la Maire a lancé un appel fort au respect du lieu. Un équipement public rénové n’a de sens que s’il est préservé.

Les incivilités ont été clairement dénoncées : déchets abandonnés, trottoirs encombrés, obstacles entravant l’accessibilité pourtant fraîchement sécurisée.

« Si tu passes avec ton fauteuil roulant, comment on fait ? »

Un rappel essentiel : le service public est une œuvre collective. La collectivité investit, aménage, adapte, aux citoyens désormais de veiller à ce que cette “belle maison” du Moufia reste ouverte, accueillante et respectée.