Alors que les loyers sociaux continuent d’augmenter, la Confédération Nationale du Logement (CNL) tire la sonnette d’alarme. À La Réunion, les locataires n’en peuvent plus : logements dégradés, charges en hausse, salaires bas, et un surendettement qui atteint des niveaux historiques.
« Sur un loyer de 800 €, c’est presque un mois de salaire en plus »
Lors d’une conférence de presse ce matin, le représentant local de la CNL, Éric Fontaine, a dénoncé une situation devenue « socialement intenable ».
« Sur un loyer de 800 euros, l’augmentation cumulée correspond aujourd’hui à presque un mois de salaire par an », souligne-t-il.
Selon lui, les augmentations successives, près de 10 % sur cinq ans, étranglent des ménages déjà fragilisés : retraités, salariés précaires, familles monoparentales, chômeurs ou petits entrepreneurs.
« Nous avons de plus en plus de bas salaires à La Réunion, mais les loyers continuent de grimper », rappelle le représentant.
« Des logements dégradés, mais des loyers qui montent »
La CNL dénonce le paradoxe d’une hausse constante des loyers dans un parc social souvent dégradé.
« On ne peut pas augmenter les loyers quand les résidences sont insalubres, que les escaliers coulent et que la sécurité est inexistante », martèle Éric Fontaine.
Des exemples comme le « Chaudron ou Moulin Joli » illustrent ce malaise : les habitants paient toujours plus cher pour un service de plus en plus médiocre.
« L’endettement des locataires explose »
Selon les derniers chiffres de l’IEDOM, les dossiers de surendettement atteignent des records à La Réunion :
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2022 : 1 176 dossiers
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2023 : 1 331 dossiers
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2024 : 1 709 dossiers
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2025 (janvier-septembre) : 1 508 dossiers
Pour la CNL, cette explosion est directement liée à la « hausse du coût du logement », devenue « une charge insupportable » pour les familles.
Les salariés représentent 55 % des locataires endettés, tandis que les seniors comptent pour 23 % des ménages pauvres.
« Les salariés endettés sont les oubliés de cette société », déplore la CNL.
En 2024, 1619 assignations pour impayés ont été enregistrées, et plus de 60 % de signalements concernent des retards de paiement.
Près de 25 000 familles paient leur loyer sans aucune aide financière.
« La Réunion, une île chère pour les plus pauvres »
La Réunion est aujourd’hui la troisième région de France où les loyers sociaux sont les plus élevés, juste après Paris.
Et contrairement à la métropole, le département ne bénéficie pas de la “réduction de loyer de solidarité”, une aide qui permet aux ménages modestes de réduire leur loyer.
Les chiffres sont implacables :
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36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté,
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319 300 personnes ont un revenu inférieur à 1 150 €,
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500 000 habitants vivent dans un ménage percevant les minima sociaux.
« Une hausse injuste et économiquement irresponsable »
Pour la CNL, une nouvelle augmentation des loyers sociaux serait « socialement injuste et économiquement irresponsable ».
« Le prix du loyer doit redevenir un enjeu politique fort. On ne peut plus laisser les Réunionnais s’enfoncer dans le surendettement pour payer un toit », insiste Éric Fontaine.
L’organisation appelle les bailleurs sociaux à la responsabilité : ne pas appliquer de hausse sur des logements dégradés, maîtriser les charges locatives, et surtout, adapter les loyers au niveau réel des revenus locaux.
Comme le rappelle l’Insee,
« Être pauvre, ce n’est pas seulement vivre avec des revenus faibles. C’est aussi ne pas pouvoir remplacer un meuble usé ou acheter des vêtements neufs. »
La CNL met en garde : si rien n’est fait, La Réunion risque « une crise du logement social sans précédent », où les plus modestes paieront le prix fort d’un système devenu hors de contrôle.



Les don Quichotte sont de sortie ! Lol ! En 2026 le même refrain sera d’actualité ! Et les bailleurs s’en branlent !.
Merci pour ce constat. J’apprécie vraiment le travail de la CNL.
Bon Boulot.
Mais…
Vous vous centrez sur les euros (montants loyers, charges, etc). Et votre combat est juste.
Vous mentionnez les dégradations du parc du logement social. C’est là que nous sommes en désaccord.
Parce rien n’est dit sur les incivilités de ces parcs de logements sociaux.
Exemple sur Zac La réserve : venez. Regardez.
Ces logements construits et livrés en 2014 (soit il y une dizaine d’année seulement!) :
portails continuellement ouvert et dégradés,
tags
parking des résidents particulièrement dégueulasse, et soumis à des dégradations (acte volontaire et malveillant entre voisins?)
nuisances sonores continus, notamment les premiers week end après le versement des prestations sociales
local poubelle immonde
escaliers régulièrement squattés (par des jeunes gens aux yeux rouges)
voiture ventouse dans les parking sous sol
incendie régulier et acte de malveillance sur les véhicules
vol dans les jardin
dégradation des espaces verts (pourtant magnifique à la livraison)
Personnellement, j’aimerai qu’une parti de mes impôts soient affectés à mettre de l’ordre dans ces logements à destination d’un public fragile, au lieu de se concentrer sur la « réhabilitation ».
Rappelons nous que ces logements sont le fruits de la solidarité national envers les plus fragile d’entre nous, et que personne n’est à l’abri d’un accident de parcours.
Un blageur sa i donne des conseils ou fait confiance au final mi retrouve a moin expulsé et li repond pu moin
Pauvre mr, n’attendez rien de ces locataires tous des galeux, ils attendent la gueule ouverte que lextravail sout fait par vous