Ce mercredi 30 juillet, malgré un ciel capricieux, les élus, partenaires, financeurs et habitants se sont réunis à Jean-Petit, chemin Corbeille d’Or, pour assister à la pose de la première pierre de l’opération de logements sociaux baptisée Jean-Jules Hoareau. Porté par la SHLMR en partenariat avec la commune de Saint-Joseph, ce programme de 26 logements marque une étape importante pour répondre à la crise du logement sur le territoire sudiste.

Une opération retardée mais ambitieuse

La cérémonie a été ouverte par Valérie Lenormand, directrice générale de la SHLMR, qui a rappelé les nombreux défis techniques auxquels le projet a dû faire face. Prévu dès 2021, il a fallu attendre 2025 pour que les conditions soient réunies :

« On avait tous les ingrédients sur le papier… mais très rapidement, on s’est rendu compte qu’on faisait face à une insuffisance des réseaux d’eau pluviale. On a donc entièrement repensé l’opération pour intégrer une gestion intégrée à la parcelle. »

Elle a également salué la volonté de la municipalité de Saint-Joseph d’allouer ce terrain à la construction de logements sociaux, soulignant la rareté de tels engagements :

« C’est une vraie volonté affirmée de la Commune. Ce n’est pas toujours le cas, donc c’est précieux. »

L’opération représente un investissement conséquent, estimé à 300 000 euros par logement, permis notamment par l’implication de plusieurs partenaires financiers comme Action Logement Services, l’État, la Banque des Territoires, et grâce à une bonification foncière de la commune.

Un projet pour les Saint-Joséphois

Jean-Michel Mussard, élu délégué au logement, a pris la parole pour exprimer l’ambition municipale :

« C’est avec émotion et fierté que nous posons cette première pierre. Notre ambition est de garantir un droit fondamental : celui de se loger dignement. »

Le projet Jean-Jules Hoareau vise à proposer des maisons de ville adaptées aux réalités des familles réunionnaises, qu’elles soient jeunes, âgées, ou en situation de précarité. Une minoration foncière de 272 000 euros a été accordée par la commune pour faciliter cette réalisation.

M. Mussard a souligné également l’importance du travail partenarial, associant habitants, entreprises, associations, architectes et institutions.

« Loger, ce n’est pas mettre les gens dans une boîte »

Le maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton, a clos les discours avec une allocution engagée, teintée d’émotion et d’humour :

« Le plus important, ce n’est pas que la première pierre. C’est surtout la deuxième, la troisième… Parce que c’est la continuité du travail. »

Il a rappelé le contexte tendu du logement à La Réunion, où, selon l’INSEE, 172 500 logements doivent être construits d’ici 2050 pour répondre aux besoins :

« Ici, on ne peut pas être traités comme une région hexagonale. Le foncier est rare, la topographie difficile, et les obligations légales pèsent lourdement sur les communes. »

Faisant référence à l’histoire locale, à la marraine symbolique du quartier et aux sentiers d’autrefois, Patrick Lebreton a souligné l’importance de créer des lieux de vie, pas seulement des constructions :

« Loger, ce n’est pas mettre les gens dans une boîte à chaussures. C’est leur offrir un lieu pour fonder une famille, avec une vraie qualité de vie. »

À suivre

Les travaux de l’opération Jean-Jules Hoareau devraient débuter rapidement, avec l’espoir que cette première pierre soit suivie de toutes les autres, dans des délais maîtrisés.