À l’entrée de la période cyclonique, les inquiétudes du collectif des habitants de la Marine sont plus vives que jamais. Le collectif demande solennellement à être entendu et écouté par l’ensemble des autorités compétentes (préfecture, DEAL, mairie de Sainte-Suzanne, Cinor et Cirest, par rapport à la Rivière Saint-Jean se trouvant sur le territoire de Saint-André).
« Il ne s’agit plus seulement d’urbanisme, mais de sécurité publique, de responsabilité environnementale et de respect des habitants. Le temps des alertes est passé. Celui des décisions responsables doit désormais commencer », insistent les membres du collectif, qui ont tenu une conférence de presse ce samedi matin, 13 décembre.
Sans compter que depuis sa montée au créneau pour faire barrage au projet de construction de 117 logements porté par GTOI avec l’autorisation de la mairie de Sainte-Suzanne, via la délivrance d’un permis de construire, « qui va accentuer les risques d’inondations du quartier », un des membres du collectif, en la personne de Fred Honorine, a fait l’objet d’harcèlement moral, « avec des menaces émanant de l’entourage du maire de la commune ».
Ce qui fait dire au collectif des habitants de la Marine que « nous savons qu’il doit y avoir anguille sous roche dans cette histoire de gros sous, mais nous n’avons rien à cirer des petits arrangements qui ont pu être mis en place dans le cadre de ce dossier; Nous ne nous soucions que de l’avenir de notre quartier, de celui ces habitants dont les maisons construites ici depuis les années 50 risquent d’être inondées et emportées pas seulement au prochain cyclone mais aux prochaines fortes pluies. Il faut savoir qu’à la moindre pluie, plusieurs familles ont systématiquement les pieds dans l’eau à la Marine », signale le collectif. Raison pour laquelle, ses membres ne baissent pas les bras et continuent à mener des actions afin d’interpeller les autorités et notamment le préfet garant de la sécurité des citoyens.
En prenant soin de préciser que le collectif « n’est surtout pas contre la construction de logements sociaux, mais encore faut-il sécuriser le lieu et les quartiers environnements où doivent être construits ces logements ». Ecoutez Nicolas Robert et Julie Blainville, membres du collectif. Ils sont au micro d’Yves Mont-Rouge :
Vous l’aurez compris, le collectif tient à rappeler avec force qu’il n’est pas opposé à la construction de logements, bien au contraire. Cependant, « bâtir dans des zones à risques avérés, connues et documentées, met en danger les futurs habitants comme les riverains actuels. C’est toute la logique (non politicienne) qui guide notre combat ». Selon le collectif, « il serait plus responsable d’identifier des zones adaptées, sûres et viabilisées, dans l’intérêt général de la population de Sainte-Suzanne ».
Le collectif espère que les nouveaux éléments transmis permettront aux services de l’État de requalifier le site des 117 logements en zone humide à risque, » empêchant ainsi une urbanisation dangereuse ». Car selon le collectif « les 117 logements seront construits sur la mare à joncs qui a été comblée volontairement ».
Rappelons que le collectif des habitants de La Marine, à Sainte-Suzanne, a vu le jour le 15 janvier 2024, dans un contexte dramatique. Ce jour-là, le passage du cyclone Belal provoquait d’importantes inondations dans le quartier, touchant de nombreuses habitations, dont celle d’une famille devant le portail de laquelle le collectif s’est symboliquement constitué. Parmi les principales actions déjà menées par le collectif : 21 août 2024 : réunion annoncée par la mairie afin de présenter le projet de 117 logements sur le chemin Bois Rouge, finalement annulée sans explication claire; 23 août 2024 : conférence de presse du collectif afin d’alerter sur les risques majeurs d’inondation liés à ce projet; 8 septembre 2024 : dépôt d’un recours gracieux auprès du maire demandant l’annulation du permis de construire, le terrain concerné étant identifié comme zone marécageuse et zone humide; 22 octobre 2024 : visite sur site d’un botaniste du Conservatoire national, accompagnée d’une seconde visite d’un agent de la DEAL.
Accès, voiries, réseaux : des questions majeures sans réponse
Malgré ces démarches, le 4 novembre 2024, le collectif a été informé du rejet du recours gracieux et du maintien du permis de construire des 117 logements sur cette zone marécageuse. Or, à l’approche de l’année 2026, soit près de deux ans après ces engagements, le constat est amer : « la situation du quartier demeure inchangée, voire aggravée ».
Pour le collectif des habitants de la Marine, « cette décision apparaît contradictoire avec les constats établis lors des visites de terrain. L’agent de la DEAL et le botaniste ont tous deux mis en évidence (preuves vidéo à l’appui), la nature humide et marécageuse du site. Les investigations menées par le collectif ont permis de mettre en lumière de graves manquements, tant au niveau de l’État que de la municipalité : autorisations de remblais dépassant 7 mètres de hauteur, réalisés sur plusieurs années, pratiques documentées par des photographies, incohérence avec l’existant : les maisons historiques de La Marine, construites dans les années 1950, sont toutes édifiées à ras du sol, preuve d’une connaissance ancienne du risque d’inondation.
Le problème dépasse d’ailleurs le seul quartier de La Marine. D’autres secteurs de la commune et des environs – Bagatelle, Quartier Français, Commune Ango, Commune Bègue – subissent également des inondations récurrentes. À chaque épisode de fortes pluies, les habitants observent des remontées d’égouts dans les maisons ainsi que des débordements affectant aussi les commerces, notamment dans le secteur du Carrefour du Quartier Français ».
Les échanges menés par le collectif avec différents interlocuteurs, dont des propriétaires concernés, ont soulevé de nouvelles incohérences : les servitudes de droit de passage ne seraient pas clairement définies, contrairement à ce qu’affirment les documents du service urbanisme; Plusieurs hypothèses d’accès (rue de la Source, rue des Martin-Pêcheurs) ont été évoquées, sans confirmation officielle; Les voiries existantes, déjà dégradées et étroites, ne peuvent supporter un trafic supplémentaire estimé à environ 234 véhicules pour 117 logements; Aucun projet d’agrandissement de l’école de La Marine n’est prévu : où seront scolarisés les enfants de ces futurs logements ?
Le respect des normes réglementaires interroge également : largeur minimale des servitudes (4 à 5 mètres selon les cas), capacité des réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité, accès des services de secours (pompiers, SAMU). « À ce jour, aucune réponse claire n’a été apportée », dénoncent les membres du collectif.
Qui rappellent que « le terrain concerné joue actuellement le rôle d’éponge naturelle, absorbant les eaux en période de fortes pluies. La construction d’un complexe de cette ampleur va fragiliser les sols, provoquer des affaissements, déstabiliser les structures voisines et aggraver les inondations dans tout le secteur.
Pour l’instant, le chantier est bloqué par la DEAL, qui a demandé des études complémentaires « mais GTOI fait la sourde oreille », expliquent les membres du collectif qui s’insurgent contre « les choses faites à l’envers, donc illégalement » dans ce dossier. Les membres du collectif des habitants de la Marine espèrent que « tous les habitants du quartier même ceux qui travaillent à la mairie, à la Cinor et même les 18 associations dont certaines reçoivent jusqu’à 40 000 € de subventions, n’hésiteront pas à se serrer les coudes et à se solidariser avec le collectif pour défendre les intérêts de tout un quartier face aux risques d’inondations à venir. On peut comprendre que les gens s’accrochent à leur travail et que, à partir de là, ils soient au garde-à-vous devant le maire de la commune ou le président de la Cinor, mais le jour où des maisons seront inondées ou emportées, le jour où des familles avec des enfants pourraient disparaître à cause de ces inondations, certains comprendront, tardivement hélas, qu’une vie est plus importante qu’un travail ».
Enfin, le collectif rappelle à la mairie, que toute la zone située le long de la rivière de Sainte-Suzanne, celle se trouvant derrière l’actuel Burger King est constructible et non inondable. « Pourquoi ne pas construire les 117 logements sur ce terrain ? », s’interroge le collectif qui espère une intervention « rapide et ferme » du préfet dans « ce dossier qui ne respecte pas la réglementation en matière d’urbanisme et de la mise en sécurité des citoyens ». Le mot de la fin des membres du collectif : « pour un maire qui a fait de la protection de l’environnement son cheval de bataille, un maire qui ne cesse d’attirer l’attention sur les conséquences du dérèglement climatique, on ne comprend pas comment il puisse accorder un permis de construire à GTOI pour construire 117 logements sur une zone marécageuse, une éponge, menaçant ainsi les constructions déjà existantes de tout un quartier comptant plus de 2 500 habitants. A méditer ! » Et à suivre !



Ce collectif combat le Maire actuel et gros soutient à Frédéric ‘M, et ce même Maire soutient le député.
Ousa zot i met zot collectif, i ça aval gros couleuvre.
Au secours M le Député
A la veille de son intronisation ???