La venue d’une délégation de l’administration pénitentiaire à La Réunion continue de susciter la grogne des agents.
Après un premier mouvement de grève organisé hier devant la prison du Port, les surveillants pénitentiaires restent mobilisés alors que la visite officielle des représentants nationaux se poursuit jusqu’au 30 octobre.
Cette délégation, composée notamment du directeur de l’administration pénitentiaire et du directeur interrégional des services pénitentiaires d’Outre-mer, a entamé une tournée des établissements de l’île. Elle est accueillie par des personnels exaspérés qui dénoncent le manque chronique de moyens humains et matériels, la surpopulation carcérale et les conditions de travail jugées dégradées.
Les agents réclament des recrutements urgents, la création d’une nouvelle prison dans le sud, ainsi qu’une amélioration des infrastructures existantes, dont certaines sont décrites comme vétustes et inadaptées.
Ce mouvement social intervient alors que les tensions s’exacerbent dans plusieurs établissements de l’île, notamment à Domenjod et à la Cayenne, où les personnels évoquent un climat de fatigue et de surmenage, aggravé par la promiscuité et la multiplication des trafics en détention.
La visite des représentants nationaux, censée durer quatre jours, s’annonce donc tendue : entre échanges de terrain et revendications syndicales, les agents espèrent que leurs alertes seront enfin entendues.
Hier les grévistes ont aussi reçu sur leur piquet de grève la visite de la députée Karine Lebon.


