Dans la nuit du 26 septembre, deux drones non identifiés ont été repérés dans l’archipel de Karlskrona, tout près de la base navale suédoise du même nom. Ce site stratégique abrite une partie essentielle de la flotte nationale et joue un rôle clé dans la surveillance de la mer Baltique.

La présence de ces engins dans un espace aussi sensible a immédiatement suscité des inquiétudes. Les autorités suédoises, déjà sur le qui-vive depuis l’adhésion récente du pays à l’OTAN, redoutent que ces incursions ne soient liées à des opérations d’intimidation ou de renseignement.

Depuis plusieurs mois, des vols de drones suspects sont signalés près d’infrastructures militaires et énergétiques européennes. En Finlande, en Estonie ou encore en Norvège, plusieurs enquêtes ont déjà pointé du doigt des activités d’espionnage présumées liées à la Russie. Le Kremlin, de son côté, nie systématiquement toute implication.

Pour Stockholm, l’épisode de Karlskrona s’inscrit dans un contexte de pression accrue dans la région baltique, où la Russie multiplie les démonstrations de force. Navires militaires, avions de chasse et désormais drones viennent tester la réactivité des forces occidentales.

Les autorités suédoises n’ont pas encore identifié l’origine exacte des appareils, mais une enquête a été ouverte. Si la piste russe se confirmait, elle viendrait renforcer l’idée que Moscou joue un jeu dangereux aux frontières de l’Europe, cherchant à fragiliser l’OTAN et à semer le doute parmi ses membres les plus récents.

À quoi joue la Russie ? Pour de nombreux observateurs, ces manœuvres visent à rappeler que le Kremlin dispose encore d’outils de déstabilisation hybrides capables de contourner les radars diplomatiques et militaires.