Le Département de La Réunion et l’Association des maires ont franchi une étape décisive ce vendredi 5 décembre 2025 au Palais de la Source, à Saint-Denis, en signant la charte d’engagement de l’Institut Citoyen d’Apprentissage à la Vie Publique (ICAP). Pensé comme un « projet structurant » pour le territoire, l’ICAP entend répondre à un constat devenu préoccupant : la montée du désintérêt pour la chose publique, l’abstention croissante et la distance qui s’installe entre institutions et citoyens.
Dans son discours, le président du Département souligne que cette signature n’est pas un aboutissement mais un point de départ. Elle vient concrétiser un travail collectif d’écoute et de construction destiné à redonner envie aux Réunionnais de comprendre l’action publique et de s’y engager. L’institut repose sur un triptyque simple : transmettre, dialoguer, former, en offrant des clés de lecture sur l’histoire du territoire, le fonctionnement des institutions et les responsabilités locales.
‘La signature que nous allons apposer aujourd’hui constitue en effet une étape fondatrice. Elle vient concrétiser tout le travail de réflexion,
d’écoute et de construction collective mené pour donner envie aux Réunionnaises et aux Réunionnais de s’intéresser à la chose publique et
de s’y engager pleinement », selon Cyrille Melchior.
Concrètement, l’ICAP s’organise en trois écoles complémentaires. L’École des citoyens proposera d’une part des journées dynamiques (débats, conférences, visites), et d’autre part un parcours annuel sélectionnant 40 porteurs de projets citoyens accompagnés plusieurs mois. L’École des métiers de l’administration visera à mieux faire connaître les carrières publiques, préparer les candidats aux concours et former les agents, en lien notamment avec l’Université. Enfin, l’École des élus offrira un cadre de formation labellisé et des parcours de mentorat adaptés aux besoins des collectivités.
Les promoteurs insistent aussi sur ce que l’ICAP ne sera pas : ni parti politique, ni centre de recherche universitaire, ni outil de recrutement, encore moins un espace de prosélytisme. Ils veulent en faire un lieu vivant, gratuit, collaboratif et ancré dans les réalités réunionnaises, déjà soutenu par des partenaires comme le CNFPT et l’Université, mais ouvert à d’autres engagements.
Thérèse Baillif, une citoyenne engagée insiste sur la force du travail en commun, convaincue que l’union permet d’aller plus loin et de combler ce qui manquait jusque-là. Avec sincérité, elle exprime aussi sa satisfaction personnelle d’avoir pu contribuer à cette dynamique porteuse de sens.
Dans cette intervention, Katy Hoareau du MEDEF manifeste sa joie d’avoir pris part au projet, qu’elle voit comme un levier essentiel pour créer du lien à La Réunion. Elle souligne que l’initiative répond à un enjeu majeur de gouvernance, souvent oublié dans la responsabilité sociétale des organisations au profit du social et de l’environnement.






