À l’aéroport Roland Garros, la Police aux Frontières (PAF) veille chaque jour à la sécurité du territoire réunionnais. Entre escorte de détenus, contrôle documentaire et vérification du droit au séjour, ses agents mènent des missions discrètes mais essentielles. Immersion au sein d’un service aussi rigoureux qu’humain.
L’escorte d’un détenu : entre rigueur et humanité
La journée commence à 9 heures précises ce jeudi 09 octobre à la prison du Port. La PAF se prépare à une mission délicate.
Un jeune homme originaire de Mayotte, en fin de peine, fait l’objet d’une mesure d’éloignement : une interdiction de retour sur le territoire pendant trois ans, décidée par le préfet.
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L’escorte se déroule sous haute surveillance, mais dans la discrétion la plus totale.
Les policiers, en civil, sans arme apparente, privilégient le calme et le dialogue.
Rien n’est improvisé : chaque geste, chaque déplacement est anticipé.
« Notre force, c’est l’écoute. Si tout est bien préparé, il n’y a pas de tension. »
affirme Ricardo, chef d’escorte
À l’aéroport, le dispositif est millimétré. Le détenu est enregistré comme un passager classique, son bagage vérifié, puis il est conduit à bord par un accès réservé.
Le vol décollera à 12h25. En cas de refus du pilote, une procédure écrite et motivée s’impose rare, mais prévue.
Une mission brève, encadrée, où rigueur et humanité se conjuguent dans un équilibre fragile.
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Contrôle à la frontière : vigilance à chaque arrivée
À peine le vol parti, la PAF bascule sur un autre front : celui des arrivées.
Un avion en provenance de Mayotte vient d’atterrir. Dans la salle vitrée du contrôle, les agents examinent les passeports sous la lumière froide des lampes à UV.
Chaque document raconte une histoire, parfois trouble : un papier légèrement altéré, une photo qui ne colle pas tout à fait, une nationalité douteuse.
À Roland-Garros, premier aéroport ultramarin en trafic passagers, la vigilance est permanente.
Les officiers de seconde ligne, des enquêteurs habilités, interviennent en cas de doute.
« On a des spécialistes formés à repérer les faux documents. L’intelligence artificielle commence aussi à nous aider. »
rappelle Yannick, officier de la PAF
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Dans une petite salle d’entretien attenante, les vérifications se font dans le calme, sans précipitation.
Chaque contrôle peut déboucher sur une procédure judiciaire ou administrative.
Ici, l’intuition et la précision valent autant que la technologie.
Des missions multiples, au-delà de l’aéroport
Si la plupart des interventions de la matinée se concentrent à Roland-Garros, les agents rappellent que la PAF agit bien au-delà des couloirs d’embarquement.
Sous réquisition du procureur, elle mène aussi des opérations de contrôle d’identité en zone urbaine, souvent dans les gares routières ou aux abords des marchés.
Ces opérations, nous explique-t-il, mobilisent l’Unité de Soutien Général (USG) et l’Unité de Traitement Administratif et Judiciaire (UTAJ).
Elles visent à vérifier les titres de séjour et à s’assurer du respect du droit au séjour, toujours dans le cadre légal strict du Code de procédure pénale.
Des interventions discrètes, souvent invisibles du grand public, mais essentielles à la cohérence du dispositif global de la PAF.
Une mission de l’ombre, au service de la loi
À la fin de cette matinée, une évidence s’impose : la PAF travaille dans la nuance.
Entre fermeté et discernement, entre sécurité et respect des personnes, ses agents incarnent une mission aussi sensible qu’indispensable.
« On fait respecter la loi, mais toujours dans le respect de la personne. »
explique Florian Astruy, commissaire de police
Derrière les portes de l’aéroport, loin des passagers pressés, la PAF trace sa ligne de front.
Silencieuse, rigoureuse, humaine.



Il faudrait faire. Plus la Réunion devient un bordel maintenant