Les élus communautaires de la Casud se sont réunis ce vendredi 12 décembre pour examiner 46 dossiers inscrits à l’ordre du jour. Cette dernière séance de l’année 2025 s’est déroulée dans un climat particulièrement tendu, marqué par de nombreux échanges vifs entre la majorité et l’opposition.

Les débats ont notamment opposé le président de l’intercommunalité, Jacquet Hoarau, à l’élue d’opposition Nathalie Bassire. Plusieurs délibérations ont suscité des réactions, mais c’est surtout le projet de téléphérique reliant Le Tampon à Saint-Pierre qui a cristallisé les désaccords.

Un transport par câble pour désengorger les routes

La Casud, en lien avec la commune du Tampon, souhaite lancer une réflexion sur la création d’un transport par câble afin de répondre aux problématiques de circulation dans le sud de l’île. Selon les premières estimations, cette infrastructure pourrait permettre environ deux millions de déplacements par an.

Pour mener cette réflexion, il a été proposé de confier à la SPL Maraina la réalisation d’une étude de faisabilité. Jacquet Hoarau défend ce projet comme une réponse nécessaire à la saturation routière. « Nous héritons d’une culture du tout-voiture. Pour plus de 800 000 habitants, on compte près de 500 000 véhicules. Il devient indispensable de faire évoluer les comportements et de privilégier des modes de déplacement plus durables », a-t-il expliqué.

Le président de la Casud évoque plusieurs liaisons potentielles, notamment entre la Plaine des Cafres et la Ligne des 400, ainsi qu’un axe reliant Bois Court à la Ligne des 400, avant un prolongement vers Saint-Pierre.

Une étude en trois étapes

Le projet d’étude se déclinerait en trois phases. La première consisterait en un diagnostic territorial de l’existant. La seconde viserait à approfondir la solution jugée la plus pertinente, en étudiant différents tracés possibles. Enfin, la troisième phase porterait sur l’analyse détaillée des aspects techniques, sécuritaires, réglementaires et financiers liés à la mise en œuvre du téléphérique.

Des réserves exprimées par l’opposition

Cette délibération a toutefois suscité de fortes réserves du côté de l’opposition. Nathalie Bassire s’est dite surprise par le lancement de cette étude, estimant que le projet avait déjà fait l’objet de travaux antérieurs. Elle rappelle qu’une étude avait, selon elle, été présentée lors d’une conférence de presse réunissant David Lorion et Patrice Thien-Ah-Koon.

« Nous avons le sentiment d’un projet monté dans la précipitation, avec des incohérences, notamment sur les choix géographiques », a-t-elle déploré, indiquant attendre des éléments concrets sur la faisabilité réelle du projet. À ce stade, aucun calendrier précis ni estimation financière n’ont été communiqués.

Les frais de représentation également au cœur des débats

Autre sujet de discorde lors de ce conseil communautaire : les frais de représentation. La question a été relancée à la suite d’une publication de Mediapart évoquant le niveau de ces dépenses au sein de la Casud.

Jacquet Hoarau a tenu à rappeler que les montants sont strictement encadrés par la loi, fixant à 15 000 euros l’enveloppe annuelle allouée au président de l’intercommunalité. « En 2025, je n’ai pas utilisé un seul euro de cette enveloppe », a-t-il assuré.

De son côté, Nathalie Bassire s’est interrogée sur l’utilisation de ces fonds, au regard du contexte social et financier. « La loi permet ces dépenses, mais elle impose aussi de les justifier. Que devient cette enveloppe de 15 000 euros ? », a-t-elle questionné, réclamant davantage de transparence.