À quelques jours du second tour décisif pour la présidence du Parti socialiste (PS) qui se déroulera le 5 juin, le 81e congrès de 2025, prévu du 13 au 15 juin à Nancy (Meurthe-et-Moselle),  s’annonce comme un moment charnière pour l’avenir de la gauche française. Le premier tour, qui s’est tenu le 27 mai, a révélé un PS profondément divisé, avec des résultats extrêmement serrés entre les deux principaux candidats, à savoir Olivier Faure, l’actuel premier secréaire du Parti et le challenger, maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol.

Le premier secrétaire sortant, Olivier Faure, est arrivé en tête avec 42,21 % des voix, devançant de peu le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui a obtenu 40,38 %. Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a recueilli 17,41 % des suffrages. Il est donc éliminé de la course mais son rôle sera capital pour le second tour, ce 5 juin. Rappelons qu’à la Réunion où la fédération présidée par Ericka Bareigts (avec à sa gauche Olivier Faure sur notre photo de Une) compte un peu plus de 950 adhérents, seuls près de 800 sont répertoriés par le bureau national comme « actifs ».

Environ 600 seulement ont voté et la majorité des adhérents réunionnais ont voté en faveur de l’orientation défendue par Olivier Faure. En 2024, la fédération locale, dans sa grande majorité, avait soutenu Nicolas Mayer-Rossignol. Du coup, sachant que la Réunion, sous la houlette d’Ericka Bareigts et de ses parlementaires (le député Philippe Naillet et la sénatrice Audrey Bélim), a fait campagne cette année en faveur d’Olivier Faure, le camp de Mayer-Rossignol a envoyé des émissaires parisiens dans notre île pour « contrôler » le vote des adhérents réunionnais. 

Ces résultats du vote global (national et local) reflètent les tensions internes persistantes au sein du PS, notamment depuis le congrès de Marseille en 2023, où la victoire contestée d’Olivier Faure avait déjà mis en lumière des divisions profondes. 

Deux visions pour l’avenir du PS

Olivier Faure défend une stratégie d’union de la gauche, en particulier avec les écologistes et les forces progressistes, tout en prenant ses distances avec La France insoumise. Il prône une candidature commune pour la présidentielle de 2027, incluant des figures comme Raphaël Glucksmann ou François Ruffin. 

De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol critique l’ambiguïté de Faure vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et souhaite recentrer le PS sur une ligne social-démocrate claire, en rupture avec les alliances jugées opportunistes. 

Arrivé en troisième position, Boris Vallaud se retrouve en position de “faiseur de roi”. S’il n’a pas encore donné de consigne de vote, ses 17,41 % pourraient faire pencher la balance en faveur de l’un des deux finalistes. Vallaud, qui s’était présenté comme le candidat de la réconciliation, pourrait jouer un rôle clé dans la formation d’une majorité cohérente au sein du parti. 

Le second tour du vote des adhérents est prévu pour le 5 juin. Le congrès national se tiendra ensuite du 13 au 15 juin à Nancy, où le nouveau premier secrétaire sera officiellement investi. Ce congrès sera l’occasion de clarifier la ligne politique du PS en vue des échéances électorales à venir, notamment la présidentielle de 2027.

Le Parti socialiste est à un tournant de son histoire. Le choix entre la continuité avec Olivier Faure ou le renouveau proposé par Nicolas Mayer-Rossignol déterminera la capacité du PS à s’imposer comme une force centrale de la gauche française dans les années à venir. Sans compter que François Hollande, ancien président de la République, aujourd’hui député de la Corrèze (1ère circonscripton), veille au grain car il a des velléités pour 2027.