Bouclier Qualité Prix 2025 : un panier plus large, des produits locaux et le gâteau patate en prime

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La Réunion renforce son engagement contre la vie chère avec l’extension du Bouclier Qualité Prix (BQP) en 2025. Ce dispositif, piloté par l’État en partenariat avec les acteurs économiques locaux, continue d’évoluer pour répondre aux besoins des consommateurs. À compter de cette année, le BQP s’élargit avec davantage de produits essentiels, des prix toujours encadrés et de nouvelles initiatives locales en faveur du pouvoir d’achat. Patrice Latron, préfet de La Réunion, a officialisé ces avancées aux côtés des représentants de la grande distribution, des producteurs, importateurs et autres partenaires du dispositif.

Mis en place en 2012, le Bouclier Qualité Prix repose sur un accord annuel entre l’État, les distributeurs, les producteurs locaux, les importateurs, les transporteurs maritimes et l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR). Son objectif : garantir un panier de produits de consommation courante à un prix plafonné, offrant un bon rapport qualité/prix.

Comme l’a rappelé Jocelyn Cavillot, président de l’OPMR, « le BQP, ce n’est pas les produits les moins chers, mais le meilleur qualité-prix ».

Depuis 2013, ce panier regroupe des produits de marques nationales, locales et de distributeurs. En 2025, il passe de 153 à 175 références, offrant ainsi une plus grande marge de manœuvre aux foyers les plus modestes.

Cette évolution intervient dans un contexte d’inflation alimentaire, estimée à +3,1 % depuis la signature du précédent BQP en avril 2024. Grâce aux efforts consentis par les fournisseurs et les enseignes de distribution, les prix pratiqués en 2024 sont restés stables. Mieux encore, les 26 nouveaux produits intégrés au panier affichent une baisse moyenne de 15 %, pour un panier global plafonné à 415 euros.

Autre avancée notable : le déploiement généralisé du « Panier Péi ». À partir du 1er septembre 2025, tous les magasins alimentaires de l’île proposeront ce panier composé de cinq fruits et légumes frais cultivés à La Réunion, accessibles à tous les consommateurs. Cette expérimentation, lancée pour une durée minimale de trois mois, s’inscrit dans la volonté de valoriser la production locale, qui représente déjà 40 % du BQP. Le reste du panier se compose de produits issus de grandes marques ou de marques distributeurs.

 

Le Bouclier Qualité Prix s’étend également au secteur du bricolage. Lancé en 2023, le BQP Bricolage est reconduit pour la troisième fois. Il comprend désormais 32 produits, soit cinq de plus qu’en 2024, pour un prix total de 313,70 euros. Bien que le montant global du panier augmente d’environ 20 euros, le prix moyen par article diminue de plus d’un euro, permettant aux ménages d’économiser tout en s’équipant.

Le préfet Patrice Latron s’est félicité du maintien de la mobilisation des acteurs économiques autour du dispositif. Il a salué leur implication, rappelant qu’il s’agit d’une démarche fondée sur la bonne volonté et la coopération. Il a également insisté sur l’importance d’élargir le panier pour mieux soutenir les plus vulnérables, tout en appelant à une dynamique collective :

« Ce ne sera jamais suffisant pour soutenir les plus démunis, mais nous progressons tipa tipa. »

Parmi les pistes d’amélioration, la question de la fiscalité a été évoquée. Actuellement, seuls les produits RIC bénéficient d’une TVA à 0 %, tandis que les produits alimentaires sont taxés à 2,1 % et les produits de beauté à 8 %. Le préfet a exprimé sa volonté d’aller plus loin en obtenant, en lien avec le gouvernement, la suppression totale de la TVA sur les produits alimentaires essentiels, en cohérence avec l’exonération déjà actée de l’octroi de mer.

Cette ambition pour plus de justice tarifaire rejoint également les préoccupations exprimées par Jean-Marie Potin, président de l’UFC Que Choisir. Celui-ci a plaidé pour une transparence accrue des prix, notamment en ce qui concerne la TVA. Une revendication à laquelle le préfet s’est montré favorable.

Enfin, un clin d’œil local vient enrichir cette édition 2025 du BQP : l’introduction du gâteau patate, aliment emblématique de l’île, désormais proposé dans le cadre du panier grâce aux confiseries d’Émilie. Une initiative symbolique qui ancre davantage le dispositif dans la culture réunionnaise :

Enfin, pour mieux appréhender les évolutions concrètes du dispositif cette année, plusieurs éléments clés méritent d’être soulignés. L’augmentation du nombre de références, la stabilité du prix global du panier, la baisse des nouveaux produits, ainsi que la part croissante de la production locale traduisent l’engagement des acteurs en faveur du pouvoir d’achat des Réunionnais. De nouvelles initiatives comme le Panier Péi ou l’introduction de produits emblématiques locaux viennent compléter cet effort collectif. Le récapitulatif ci-dessous synthétise les principales données du Bouclier Qualité Prix 2025 :

Pour plus d’informations, la liste complète des produits du BQP 2025 est disponible sur le site officiel de la préfecture :
 www.reunion.gouv.fr

En parallèle des annonces faites autour du Bouclier Qualité Prix 2025, le Département de La Réunion a tenu à exprimer sa position à travers un communiqué officiel. Voici son contenu intégral :

Le Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) réuni le 10 juillet a confirmé la présentation prochaine d’un projet de loi visant à renforcer la concurrence dans les territoires ultramarins. Le Département de La Réunion, par la voix de son président Cyrille Melchior, salue cette volonté politique, en particulier le renforcement attendu des pouvoirs de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) ainsi que de l’Autorité de la concurrence.

Cependant, dans un contexte marqué par une forte pression sur le pouvoir d’achat, le Département estime que les mesures annoncées doivent aller plus loin pour avoir un impact concret et visible dans la vie quotidienne des Réunionnaises et des Réunionnais.

Il appelle ainsi à une modernisation ambitieuse du Bouclier Qualité Prix (BQP), articulée autour de trois priorités claires :

  • définir par la loi une liste précise de produits et services de consommation courante à intégrer dans le dispositif,

  • constituer un véritable panier de consommation moderne, intitulé « Bouclier contre la Vie Chère »,

  • imposer un pourcentage minimal de chiffre d’affaires sur ces produits afin d’en garantir la visibilité en rayon.

Pour le Département, la lutte contre la vie chère passe également par la valorisation des produits locaux, notamment agricoles, qui ne supportent pas de coûts d’acheminement. Cette valorisation pourrait être encouragée par la réservation d’une part spécifique des surfaces de vente dans la grande distribution aux produits locaux. Le gouvernement a annoncé aux parlementaires qu’un décret serait pris sur cette question. Le Département, qui défend cette mesure depuis longtemps avec le soutien des sénateurs Viviane Malet et Stéphane Fouassin, s’en félicite, mais appelle à la sécurisation de cette avancée par un amendement législatif.

En tant qu’autorité de gestion du FEADER, le Département joue un rôle central dans la politique agricole locale et réaffirme sa mobilisation aux côtés des producteurs réunionnais. Le président Cyrille Melchior continuera à faire entendre la voix des territoires ultramarins pour que des solutions efficaces soient concrètement mises en œuvre.

 

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