Quand le bœuf Moka s’invite à la plénière du Département. Rassurez-vous, les deux bœufs n’ont pas envahi l’hémicycle du palais de la Source. Ils ont été sagement parqués dans la cour du conseil départemental par deux éleveurs professionnels de l’Ouest, Maximin Delblond et Thierry Nany-Andjapin, qui se battent pour sauvegarder cette race bovine.

Depuis 2020, ils demandaient une aide au profit des éleveurs de bœufs Moka afin d’éviter la disparition de ces animaux car le bœuf Moka est considéré comme un patrimoine agricole et culturel majeur de notre île. Autrefois essentiel à l’économie rurale et au travail des terres, il est aujourd’hui menacé. Reconnu officiellement comme race bovine menacée de disparition en avril 2015, le bœuf Moka est au cœur d’une stratégie de sauvegarde visant à préserver sa diversité génétique, ses qualités d’adaptation (résistance aux maladies tropicales, au stress thermique) et ses atouts économiques, gustatifs et culturels. Il en reste environ 300 à la Réunion, notamment dans les hauts de l’Ouest.

Ce mercredi matin, 26 novembre, les élus du Département ont voté une aide financière en faveur du bœuf Moka, suite à l’alerte lancée par les éleveurs regroupés au sein de l’APPER et Zanbrovat Dann Karodbwa. Les problèmes rencontrés par la profession étant les suivants : baisse des effectifs reproducteurs; Risque de perte de pureté génétique par croisements externes; Faible rentabilité de l’élevage traditionnel; Besoin d’un modèle économique viable pour la valorisation de la production (viande, traction, tourisme rural); Vieillissement des détenteurs et risque d’absence de transmission des cheptels et contraintes foncières et sanitaires (ex : leucose). Ecoutez Cyrille Melchior, président du Département, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :
Ce mercredi matin, avant le début de la session plénière, les éleveurs ont été longuement reçus par Serge Hoareau, 1er vice-président du Département, délégué à l’Agriculture. Le Département a donc décidé de mettre en œuvre un plan de préservation et de valorisation des bovins de race Moka et de la chèvre péi.
Concernant le bœuf Moka, le Département propose un dispositif d’aide basé sur l’analyse technico-économique, totalisant 500 € par unité. Un chiffre qui comprend : une aide compensatoire de 328€ pour compenser les surcoûts de production pendant 3 ans et l’engagement à la professionnalisation; Une aide complémentaire et incitative de 172€ pour le développement de nouveaux réseaux de commercialisation/valorisation à partir de la 2ème année. Le dispositif entre en vigueur à compter du 1er janvier 2026 et s’achèvera au 31 décembre 2028. Budget prévisionnel départemental pour la période concernée : 215 500€.
Concernant le cabri péi. L’aide est également de 500€ par tête de bétail répartie ainsi : 412 € pour compenser les surcoûts de production; 48€ pour le développement de nouveaux réseaux de commercialisation/valorisation. Budget prévisionnel pour le Département : 153 000 €.


