Ce mercredi 12 novembre 2025, les députés ont approuvé un amendement majeur au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Cet amendement, l’article 45 bis, vise à suspendre jusqu’au 1er janvier 2028 la montée en âge légal de départ à la retraite prévue par la réforme des retraites de 2023.
Le résultat du scrutin est clair : sur les 401 députés ayant pris part au vote, 255 ont voté pour, tandis que 146 ont voté contre. En plus, environ 104 députés se sont abstenus ou n’ont pas voté.
Voici un panorama des grandes familles politiques et de la façon dont elles se sont positionnées : le Parti socialiste (PS) a soutenu la suspension; Le Rassemblement national (RN) a solidement voté « pour»; Le groupe des Écologistes s’est majoritairement prononcé en faveur; Le groupe La France insoumise (LFI) a voté contre, estimant que la suspension n’est qu’un « report » et ne suffit pas; Le groupe Renaissance (majorité présidentielle) s’est majoritairement abstenue; Le groupe Les Républicains (LR) a en grande partie voté contre. D’autres groupes centristes comme le Mouvement démocrate (MoDem) ont aussi choisi l’abstention ou une position nuancée.
Cette suspension vient après plusieurs mois de négociations délicates
Le gouvernement, confronté à une majorité parlementaire fragile, a vu dans l’accord avec le PS sur cette suspension un moyen d’éviter une motion de censure. Pour les partisans de la suspension, c’est une victoire : reporter l’application de la réforme permet de « gagner du temps » pour le dialogue social et d’éviter un choc pour les générations futures.
Pour ses détracteurs, notamment à gauche, c’est une mesure insuffisante : « reporter n’est pas supprimer », ont-ils dénoncé. Ils estiment que la réforme – âge légal porté à 64 ans, durée de cotisation allongée – reste dans les tuyaux.
Le texte prévoit que l’âge légal de départ ne sera pas relevé jusqu’au 1er janvier 2028. Certaines catégories – carrières longues, fonctionnaires des métiers pénibles – sont concernées par des ajustements. Le coût estimé : environ 300 millions d’euros en 2025, puis 1,9 milliard d’euros en 2027.
Pour beaucoup de Français, ce vote illustre une justice politique et parlementaire qui n’apparaît pas toujours cohérente. On peut en effet se demander : si une réforme a été votée, pourquoi faut-il la suspendre ? Si la majorité présidentielle la porte (à l’époque), pourquoi s’abstient-elle aujourd’hui ? Pourquoi des groupes d’opposition la soutiennent (PS, RN) alors que d’autres s’en disent farouchement opposés (LFI, LR) ? Pour un citoyen « lambda », cela ressemble à un jeu d’échecs politique où les pièces changent de camp. Ce n’est pas toujours facile à suivre.
Ce vote marque un tournant politique : le gouvernement a dû concéder un report sous pression et pour maintenir sa majorité. Mais il pose aussi de nombreuses questions sur la cohérence politique et la lisibilité des choix pour le citoyen. La suite sera déterminante : comment sera financé ce report ? Quelles seront les échéances concrètes ? Le dialogue social sera-t-il relancé ? A suivre !


