De l’effervescence des terrains marseillais à la chaleur de Saint-Denis, Angélique Spincer, coach de haut vol et figure unique du handball féminin français, a fait une halte remarquée sur l’île. C’est au cœur du Gymnase Patrick Cazal que Free Dom est allée à la rencontre de cette championne, fille du légendaire Luderce Spencer. Elle est venue injecter son expérience d’ancienne internationale pour redynamiser le handball féminin réunionnais, insistant sur l’importance de la structure et de la rigueur pour faire émerger les futures pépites de l’océan Indien.
Angélique Spincer n’est pas venue pour se dorer la pilule sur la plage. Coach en banlieue marseillaise, elle est l’une des rares femmes et, la seule Réunionnaise, à entraîner au plus haut niveau du handball français. Une performance digne d’un exploit qui l’a menée tout droit dans le gymnase… et sur le plateau qui porte le nom de son papa à Joinville.
Structurer, former, accompagner : la clé pour faire émerger les talents
C’est Christophe Coindevel, du club HSB de Saint-Denis, qui a initié ce voyage express avec une idée fixe : « redynamiser le handball féminin local ». Et pour cela, il fallait du lourd ! Qui de mieux qu’une ancienne internationale ?
« Ma venue a été initiée pour apporter l’expertise que j’ai au haut niveau », explique Angélique. Entre les visites d’écoles, le passage au pôle et un moment chargé d’émotion sur le plateau Luderce Spincer, le bilan est positif : « Voir le nom de mon papa associé à une structure à la Réunion… c’était très fort pour moi. On a vu plein de jeunes jouer, c’était un super moment. » S’est ajoutée une rencontre fructueuse avec les entraîneurs de l’île pour un « échange très riche ».
Pour faire franchir un cap au handball féminin local, le constat d’Angélique est clair : « Il manque un peu de structure, un peu de formation des entraîneurs, des dirigeants, des arbitres. » Rien de catastrophique, précise-t-elle, mais de vraies marges de progression. Pour sortir des joueuses professionnelles, il faut une base solide et un accompagnement constant.
De l’héritage familial à la vision d’avenir : un message fort pour la jeunesse
Fille de Luderce Spincer, elle a suivi un parcours parallèle mais tracé son propre chemin : « Je suis dans le milieu professionnel. On n’est que trois femmes coaches en métropole, et je suis la seule coach réunionnaise à ce niveau. »
À 41 ans, médailles et souvenirs en bandoulière, elle transmet désormais ce qu’elle a appris : rigueur, travail, respect du corps. « J’ai fait mon temps. Maintenant, ce sont les joueuses pro que j’accompagne qui prennent le relais. »
Et côté culture réunionnaise ? « Peut-être ce grain de folie que je n’avais pas ! » avoue-t-elle dans un sourire. Aujourd’hui, elle conseille aux jeunes d’y croire « fort », et de travailler encore plus fort.
Son plat préféré ? Aucun suspense : « Ti jacques boucané ! »
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