C’est une décision qui devrait soulager les automobilistes, mais qui complique sérieusement la tâche des constructeurs : à partir du mercredi 30 juillet, ces derniers seront contraints de proposer des solutions concrètes aux clients dont le véhicule est immobilisé à cause d’airbags Takata défectueux. Le ministère français des Transports exige désormais la mise à disposition d’un véhicule de remplacement, le remorquage gratuit jusqu’à un garage, ou encore l’organisation de réparations à domicile, pour tout véhicule immobilisé plus de quinze jours.
Les modèles concernés, 1,7 million en France, sont soumis à une obligation de réparation dans les deux semaines suivant la prise de rendez-vous. Passé ce délai, les constructeurs s’exposent à des sanctions financières importantes.
Un arrêté à paraître ce mercredi au Journal officiel précise également que toutes les voitures équipées de ces airbags et circulant en Corse ou en Outre-mer doivent être immédiatement immobilisées, de même que les modèles antérieurs à 2011 dans l’Hexagone (hors Corse). Par ailleurs, un rappel général est lancé sur 600 000 véhicules supplémentaires, sans immobilisation cette fois.
La mesure exclut Renault, mais concerne la majorité des grandes marques, de Citroën à Volkswagen en passant par Mercedes. Les constructeurs devront remettre un premier rapport d’action dans un délai de vingt jours, sous peine d’astreintes pouvant atteindre un million d’euros par semaine de retard.
Cette décision fait suite à un rapport accablant de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), qui retrace la genèse du scandale. Entre 2000 et 2013, la société japonaise Takata a conçu des airbags susceptibles de se dégrader avec le temps, provoquant plusieurs décès, notamment aux États-Unis. Pire encore, selon les inspecteurs, le fabricant aurait dissimulé les risques. Après sa liquidation en 2017, la responsabilité juridique a été transférée aux constructeurs automobiles.


