La publication de l’arrêté du 29 juillet 2025, encadrant de manière plus stricte la gestion des airbags défectueux de la marque Takata, marque un tournant dans ce scandale industriel aux conséquences dramatiques. La députée réunionnaise Karine Lebon, qui multipliait depuis plusieurs mois les alertes auprès du gouvernement, a réagi à cette annonce en saluant une décision « attendue » mais « tardive ».
Ce nouvel arrêté impose désormais l’interdiction de circuler avec un véhicule équipé d’un airbag défectueux tant que la réparation n’a pas été effectuée. Il réduit par ailleurs les délais accordés aux constructeurs pour procéder au remplacement des équipements incriminés, tout en les obligeant à proposer un véhicule de remplacement aux usagers concernés.
Pour Karine Lebon, cette évolution réglementaire constitue un progrès en matière de sécurité routière. Toutefois, elle s’interroge sur les conditions concrètes de mise en œuvre de ces mesures dans les territoires ultramarins, et notamment à La Réunion. Elle alerte sur les défis logistiques liés à l’acheminement des pièces et à la disponibilité réduite des réseaux de concessionnaires, qui pourraient nuire à une application équitable du dispositif.
L’élue souligne également que la réaction gouvernementale n’est survenue qu’après un premier décès survenu dans l’Hexagone, alors que 18 décès avaient déjà été recensés dans les Outre-mer. Un décalage qui, selon elle, interroge sur l’égalité de traitement des citoyens.
Karine Lebon plaide enfin pour une poursuite du travail parlementaire. Elle déplore que sa proposition de commission d’enquête n’ait pas été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, et appelle à aller plus loin dans la recherche de responsabilités pour éviter qu’un tel scandale ne se reproduise.


