C’est une vieille affaire de 10 ans d’âge qui a été examinée ce jeudi 3 octobre 2024 par les magistrats de la Cour d’appel de Saint-Denis présidée par Pierre Kuentz. A la barre, se trouvait Thierry Vaïtilingom, anciennement président, durant moins de 2 ans, du CDG (Centre de Gestion).
A l’époque (2014), il était également conseiller municipal, élu sur la liste de Cyrille Hamilcaro, maire de Saint-Louis. Il a toujours été socialiste. La Cour de Cassation avait cassé partiellement une des condamnations prononcées antérieurement par la Cour d’appel. D’où le renvoi de l’affaire, hier, devant cette même Cour d’appel de Saint-Denis. Il est reproché à Thierry Vaïtilingom d’avoir recruté en 2014 Sandra Sinimalé, la fille de Joseph Sinimalé, qui était maire de Saint-Paul.
« Un emploi fictif » ? Celle-ci, durant un peu plus d’une année, a empoché 111 527 € soit 6 700€ bruts mensuels. Pour cela, je résume, la Procureure générale Fabienne Atzori, dans ses réquisitions, a demandé les sanctions suivantes : 18 mois de prison avec sursis, 40 000 € d’amendes et j’en passe. Sans compter des affirmations (sans éléments de preuve) du genre « Vaïtilingom faisait partie du clan Sinimalé ». L’avocat de la partie civile, en phase avec la Procureure générale pour « totocher » le Vaïtilingom présent à la bare, a demandé à ce dernier de rembourser les 111 527 €.
Sauf que, comme l’a démontré dans sa brillante plaidoirie l’excellent avocat parisien de la défense Me Marc Bensimhon (notre photo de Une), « Vaïtilingom était certes président du CDG au moment des faits signalés au parquet par la CRC, mais qu’il n’était qu’un tout petit élu socialiste sans aucune influence ».
L’avocat a insisté sur le fait qu’en dépit des ragos et « d’une enquête menée à charge » contre son client, « ce n’est pas Vaïtilingom qui a signé le recrutement de Sandra Sinimalé mais bien le DGS du CDG, à savoir Jean-Claude Surroux après la procédure réglementaire de recrutement mise en œuvre par la DRH ; Ce n’est pas Vaïtilingom qui a fixé la rémunération de Sandra Sinimalé en tant que directrice de cabinet mais le DGS et la DRH ».
Lequel DGS a reconnu par la suite « une erreur » dans la rémunération de la directrice de cabinet. Me Bensimhon a expliqué que « Sandra Sinimalé a bel et bien réalisé à son travail auprès des maires des communes de l’île dont 22 sur 24 étaient, grâce justement au travail de la directrice de cabinet, étaient affiliées au CDG. Ce qui, en termes d’adhésion, a rapporté sur une année, 1,7 million d’euros au CDG par rapport à l’exercice précédent ».
« Mon client n’est pas à l’origine de l’embauche de Sandra Sinimalé et n’a pas fixé le montant de sa rémunération »
Rappelons que dans cette affaire, Sandra Sinimalé a déjà été condamnée et qu’elle ne s’est pas pourvue en cassation contrairement à Thierry Vaïtilingom qui, lui, est parti en cassation. Rappelons aussi que toutes les personnes administrativement responsables du recrutement de Sandra Sinimalé n’ont jamais été inquiétées par la justice. Ni même d’ailleurs les personnes politiquement responsables, celles qui auraient pu faire pression sur le président du CDG ou sur les administratifs pour l’embauche de Sandra Sinimalé.
Me Bensimhon a beaucoup insisté : « l’enquête a été menée à charge contre mon client qui est un homme gentil, bienveillant, un professionnel consciencieux qui a été lauréat du concours d’attaché territorial, qui ne s’est jamais enrichi en faisant de la politique, qui a été traumatisé par cette affaire ; Il ne fait plus du tout de politique. Depuis, il a passé un autre concours pour exercer comme fonctionnaire de l’éducation nationale. C’est un père de famille qui veille à la bonne éducation et à l’instruction de ces deux fils étudiants. Un bon père de famille » de 54 ans pour lequel il a demandé la clémence des juges. Délibéré de la cour d’appel le 12 décembre prochain. Cinq magistrats mobilisés et une demie journée d’audience pour cela.



quelle honte hein!