Le parquet de Paris a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête portant sur l’enregistrement à l’insu de journalistes d’un échange privé impliquant Patrick Cohen et Thomas Legrand. Cette procédure fait suite à une plainte déposée après la diffusion, en septembre, d’une vidéo captée sans autorisation et rendue publique par un magazine. Par ailleurs, Thomas Legrand a engagé une nouvelle action judiciaire après la révélation d’éléments concernant une autre discussion personnelle qu’il avait eue avec une ancienne dirigeante de France Inter.
L’existence de cette enquête avait déjà été évoquée par une source proche du dossier. Le parquet a précisé que les investigations avaient été confiées à la brigade spécialisée dans les atteintes aux personnes et qu’elles faisaient suite à une plainte déposée par les journalistes concernés. La vidéo incriminée montre un échange entre des responsables politiques et les deux journalistes, enregistré sans leur consentement.
Après sa publication, ces images ont été largement reprises et commentées par plusieurs médias, alimentant une forte polémique et exacerbant les tensions entre l’audiovisuel public et certains groupes de presse privés. Cette affaire est rapidement devenue le point de départ d’un conflit médiatique d’ampleur.
Les faits visés par l’enquête concernent notamment l’atteinte à la vie privée par captation et enregistrement de paroles, ainsi que l’utilisation et la diffusion de contenus obtenus de manière illicite. Le parquet évoque également la possible propagation d’informations altérées susceptibles de troubler l’ordre public.
Dans ce cadre, le directeur de l’information du magazine à l’origine de la diffusion a été entendu par les enquêteurs. À ce stade, le dossier est toujours en cours d’examen par la section du parquet chargée des affaires liées à la presse et aux libertés publiques, sans qu’aucune décision définitive n’ait encore été prise quant aux suites judiciaires.
Concernant la nouvelle plainte déposée par Thomas Legrand, le parquet indiquait ne pas disposer, jeudi, de tous les éléments. Celle-ci vise une captation illégale d’une conversation privée ainsi que la conservation et la diffusion de cet enregistrement par plusieurs médias. Son avocat affirme que le contenu diffusé aurait en outre été modifié, donnant une version déformée de l’échange initial.
La semaine précédente, Thomas Legrand avait dénoncé devant une commission parlementaire l’enregistrement clandestin d’un rendez-vous qu’il qualifiait de strictement privé, évoquant une forme de surveillance. De leur côté, les médias mis en cause n’ont pas souhaité réagir immédiatement.
L’ancienne dirigeante de France Inter concernée par cet échange a également indiqué avoir déposé plainte, estimant avoir été victime d’une atteinte grave à sa vie privée. Enfin, Radio France et France Télévisions ont engagé séparément des actions en justice pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des campagnes de dénigrement répétées à leur encontre, estimant que ces diffusions ont porté atteinte à leur image et à leur crédibilité.
🚨[ NOUVELLE VIDÉO ] : Une preuve de plus.
➡️Quand Thomas Legrand se vante de l’utilisation de la matinale de France Inter pour tenter de propulser Laurent Berger à Matignon. pic.twitter.com/rnaiAOtx8g
— Juliette Briens (@JulietteBriens) September 19, 2025
Je sors du commissariat où je viens d’être auditionné en qualité de mis en cause suite à une plainte de Thomas Legrand et Patrick Cohen.
Intitulé de l’infraction ? « Diffusion d’informations fausses de nature à troubler la paix publique ».
Et ce n’est pas une blague. pic.twitter.com/WgJ1ZfXkUd
— Arthur de Watrigant (@WatrigantArthur) December 4, 2025


