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60 ans du Chaudron : mémoire et évolution d’un quartier emblématique (photos-vidéos)

3 min de lecture
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Le quartier du Chaudron, situé à Saint-Denis de La Réunion, célèbre aujourd’hui 60 ans d’histoire, un parcours marqué par des transformations profondes et une mémoire collective riche. Laurent Hoarau, animateur Ville d’Art et d’Histoire à Saint-Denis, chargé de la valorisation mémorielle du territoire, nous raconte aujourd’hui l’histoire du Chaudron, un quartier emblématique de La Réunion. De ses origines agricoles à son urbanisation progressive, le Chaudron incarne les mutations sociales et économiques de l’île. À travers expositions, témoignages et recherches historiques, cette célébration permet de redécouvrir les racines du quartier, ses figures marquantes et son évolution jusqu’à devenir un espace de vie dynamique et multiculturel.

 

Les origines du Chaudron : des plantations aux premières habitations

Le Chaudron tire son nom de son passé agricole, lorsque le territoire était marqué par les plantations et les grandes propriétés coloniales. Monsieur Desbassins, propriétaire initial, a façonné l’espace avant que la famille Lory ne rachète les terres en 1843 et les étende jusqu’à Sainte-Clotilde. À cette époque, l’ancienne zone de logement des esclaves, appelée « Camp des Noirs », constituait une partie essentielle du domaine, un élément souvent oublié mais qui rappelle les réalités de la société réunionnaise du XIXe siècle.

L’urbanisation progressive et l’arrivée des premiers habitants

Jusqu’aux années 1958, le Chaudron était encore une zone agricole traversée par la route nationale, mais sans l’actuelle route du littoral. C’est en 1962 que commencent les premières constructions de logements sociaux, suivies en 1966 par l’installation des premiers immeubles. Les archives de l’IGN et les images aériennes permettent de retracer cette transformation rapide vers une véritable ville nouvelle.

Entre 1967 et 1978, le quartier se développe davantage avec l’ajout de blocs d’habitation et d’infrastructures essentielles, comme l’église du Chaudron, qui devient un point de repère central. La mémoire collective garde aussi le souvenir de lieux phares tels que la piscine, le zoo, et le domaine du Chaudron, qui ont marqué plusieurs générations d’habitants.

Le Chaudron et ses figures historiques

Parmi les figures importantes du quartier, Jean Ivoula occupe une place centrale. Acteur politique impliqué dans la vie du Chaudron, il a vécu les événements sociaux et politiques des années 90, notamment les manifestations de 1990, témoignant des enjeux sociaux et économiques de la jeunesse urbaine. Son engagement dans les jeunesses ouvrières chrétiennes et son rôle au Parti Socialiste en 1989 ont contribué à la reconnaissance de l’histoire réunionnaise, notamment lors du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1998.

            

Témoignages et souvenirs des habitants

Les témoignages des habitants révèlent une profonde attache au quartier et à ses valeurs. Eric Espel, arrivé avec sa famille en 1968, raconte une époque marquée par la solidarité, le respect des anciens et la fraternité entre voisins. Ce sentiment d’appartenance et de partage, autrefois omniprésent, semble aujourd’hui en déclin face à l’évolution des modes de vie et des nouvelles technologies.

 

Un autre témoignage, celui d’une habitante du Chaudron, reflète cet attachement fort : « Mi aime bien mon ti quartier Chaudron. Mwin lé né et mon zombril lé coupé et enterré sur Chaudron. » Ces paroles illustrent l’identité profonde du quartier et la volonté de préserver son âme et sa culture malgré les transformations actuelles.

 

 

 

Aujourd’hui, le Chaudron célèbre 60 ans d’histoire, témoignant de son évolution, de ses figures mémorables et de l’attachement de ses habitants. Cette commémoration permet de raviver la mémoire collective, de comprendre les enjeux sociaux et historiques du quartier, tout en imaginant son avenir dans une société en pleine mutation. Les récits et les souvenirs continuent de faire vivre l’âme du Chaudron, un quartier où l’histoire et l’humain se rencontrent.

3 Commentaires

  1. C est malheureux à dire
    Le chaudron d aujourd’hui est devenu mamoudzou bis
    J ai honte de voir des touristes
    Entre la pharmacie la cité et run market c est que des femmes comorienes et mahoraises qui font bizness
    Merci les élus, merci la sidr

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