C’est une information freedom.fr. La Cour de cassation n’a pas encore publié son arrêt. Le fera-t-elle ? Rien n’est moins sûr car la décision en question ne tient qu’en une phrase laconique : il n’y a pas lieu d’examiner le pourvoi. Aucun argument juridique pour expliquer ladite décision.

L’information n’a pas non plus « fuité » jusqu’à présent sur les réseaux sociaux. Cette décision de la Cour de cassation est tombée en juillet dernier. L’exécution provisoire en France n’étant pas susceptible d’appel, la Cour de cassation a considéré qu’il n’y avait pas lieu de se prononcer sur le pourvoi présenté par les conseils de l’ancien maire du Tampon en juin dernier.

Concrètement, cela veut dire que la condamnation d’André Thien-Ah-Koon à 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire prononcée en première instance par le tribunal correctionnel en mai 2025, puis confirmée en juin dernier par la Cour d’appel, est maintenue. André Thien-Ah-Koon ne pourra plus candidater à un scrutin politique d’ici à 5 ans. L’ancien maire du Tampon est âgé de 84 ans.

Le 13 juin dernier, juste après le jugement de la Cour d’appel de Saint-Denis, confirmant son inéligibilité avec exécution provisoire prononcée en 1^ère instance par la Correctionnelle le 23 mai, André Thien-Ah-Koon, alors maire du Tampon, déclarait qu’il quittait « provisoirement » ses fonctions de maire de la commune. Poste qu’il occupait depuis plusieurs décennies pour avoir été élu et réélu à six reprises.

Mais « le provisoire » annoncé le 13 juin dernier par André Thien-Ah-Koon est donc devenu « définitif » car la Cour de cassation a confirmé le jugement de juin dernier rendu par la Cour d’appel de Saint-Denis, à savoir 5 ans d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire, 8 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.

Pour rappel, André Thien-Ah-Koon avait été condamné à ces peines en mai dernier par le tribunal correctionnel pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire dite de la SPL Sudec (syndicat chargé de la gestion des déchets des communes du Tampon, de Saint-Joseph, de l’Entre-Deux et de Saint-Philippe). Le tribunal lui a reproché d’avoir embauché Christelle Mondon, la sœur de sa deuxième adjointe et fille de son ancien 1^er adjoint.

En juin dernier, après le jugement de la Cour d’appel de Saint-Denis, André Thien-Ah-Koon avait parlé de « grave injustice » résultant « d’une mauvaise loi » qui l’a privé de ses fonctions de maire du Tampon, de président de la Casud et de président du Syndicat mixte de Pierrefonds. Des fonctions qu’il a toutefois quitté « la tête haute ». Cette décision du tribunal avait ainsi mis fin à sa longue carrière politique : 7 fois élu maire du Tampon, 5 fois député, 7 fois conseiller général (départemental), 5 fois conseiller régional.

André Thien-Ah-Koon a, depuis, passé la main à son fils Patrice à la mairie du Tampon – élu en interne par le conseil municipal – ainsi qu’à la présidence du Syndicat mixte de Pierrefonds. Jacquet Hoarau a pris la présidence de la Casud.

Cette décision de la Cour de cassation de ne pas examiner son pourvoi ne devrait plus pour autant changer la vie politique  d’André Thien-Ah-Koon. Même s’il reste toujours passionné de la chose publique dont il discute régulièrement avec son fils aîné Patrice qui a repris le flambeau à la mairie du Tampon, André Thien-Ah-Koon, qui a beaucoup donné à sa commune natale, n’en oublie pas moins les mots que lui répétait souvent sa chère épouse Reine-Marie décédée en août dernier : « il y a un temps pour tout ». Aujourd’hui, Tak père gère ses entreprises et prend (enfin) le temps de s’occuper un peu de lui. Certains ne manqueront pas de dire que « Tak a été victime du dégagisme exercé par le gouvernement des juges » dont le pouvoir (judiciaire), comme le disait il n’y a pas si longtemps Philippe de Villiers, « se situe manifestement aujourd’hui au-dessus de celui de l’exécutif et du législatif ». Philippe de Villiers qui commentait notamment l’incarcération de l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy.