C’était il y a plus d’un demi-siècle, sous le soleil implacable de la République dominicaine, qu’un dictateur, le dénommé Trujillo, a prouvé qu’il n’y a rien de plus vexant pour un homme au pouvoir qu’un « non » féminin. Un « non » prononcé par Minerva Mirabal. Le tyran, pris d’une crise d’égo mal placé, a déclenché une vengeance digne d’une mauvaise télénovela, mais dont le scénario s’est terminé par des corps jetés dans un ravin. C’était le 25 novembre 1960. Les Mirabal, surnommées « les papillons » (las mariposas), ont beau avoir fait tomber le dictateur six mois après leur féminicide d’État, leur souvenir est resté, ancrant cette date comme la Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le poids du silence : Les chiffres qui assomment
Aujourd’hui, loin des bananiers dominicains, nous sommes à La Réunion, cette île où le soleil est aussi généreux que l’omerta parfois pesante. On manifeste, on brandit des pancartes, les associations font un travail remarquable, on parle de la lutte contre le système patriarcal. Mais avouons-le avec une dose d’humour noir et un verre de punch : combien de Tatie Marie, combien de cousines, combien de sœurs restent encore terrées derrière la jalousie, la manipulation, ou le bon vieux chantage affectif qui vous fait croire que la bague passée au doigt est un contrat de servitude à vie ?
Le problème de l’obéissance forcée, souvent masqué par le statut de « femme mariée » ou « concubine », est un mur de silence redoutable. En France métropolitaine, par exemple, on déplore en moyenne un féminicide tous les deux jours. Sur l’île, la situation est dramatique : l’indice de violence conjugale est structurellement plus élevé que dans l’Hexagone. Selon les rapports des autorités et de la Délégation aux Droits des Femmes (DDFE), les violences intrafamiliales représentent une part énorme des crimes et délits locaux. Pire, les statistiques montrent que, sur l’île, seule une victime de violences conjugales sur quatre ose porter plainte.
Ce taux de silence et de non-dénonciation est exacerbé par l’insularité, le poids de la famille élargie, et cette injonction tacite que les « femmes doivent obéissance« . Ces chiffres ne sont que la partie émergée de l’iceberg, car l’emprise psychologique et le chantage affectif forcent la majorité des victimes à se taire, convaincues qu’elles « doivent obéissance » ou craignant les représailles.
On pourrait presque entendre certains « maris » réunionnais, biberonnés à une certaine tradition, grommeler : « Zot i fé manifestation, mais mon famn lé là, li la compris qui lé le chef.«
L’ironie de la domination
L’obéissance. Voilà un mot lourd qui pèse sur les épaules de nombreuses femmes mariées (ou pas), qui se sentent obligées de porter le silence comme un vieux fichu de prière. Elles sont piégées, non pas par le manque de lois, mais par une toile complexe de dépendance financière, de pression sociale, et parfois, par une croyance tenace qu’être une « bonne » épouse implique d’encaisser les coups, qu’ils soient physiques ou psychologiques.
C’est là que le paradoxe devient saignant, et que l’humour s’arrête. On parle d’un système qui écrase les femmes, les rend muettes par la peur ou la culpabilité, alors même qu’elles portent en elles la preuve la plus irréfutable de leur puissance : l’enfantement.
Les hommes, dans leur volonté de domination et de soumission, semblent avoir une amnésie sélective. C’est la femme qui enfante, qui porte le lignage, qui, si l’on veut parler biologie brute, est indispensable à la survie de la lignée. Leur corps, celui-là même qu’on veut briser, posséder, ou museler, est la seule usine à fabriquer l’avenir. Quelle ironie cruelle de vouloir soumettre celle qui est littéralement la créatrice de vie.
La lutte mondiale
L’écho de cette violence ne résonne pas qu’à La Réunion ou en République dominicaine. À l’échelle mondiale, l’ONU estimait que près d’une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Dans les contextes de guerre, selon les chiffres récents, les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 47% en deux ans, le corps des femmes étant toujours la première ligne de front. Et pendant que des milliards sont dépensés pour la guerre, moins de 0,4% de l’aide humanitaire dans ces contextes parvient aux organisations de femmes. Le monde dépense des montagnes d’argent pour la destruction, et des miettes pour celles qui en subissent les conséquences.
Le respect commence à la kaz
Le 25 novembre n’est pas seulement l’histoire des Mirabal ; c’est un miroir tendu à chaque foyer. À La Réunion, où le lien à la mère est sacré et où l’on est fier d’être « fils à maman », I fo fé lo lien ant la maman ek la fam. Si le respect est une valeur que l’on doit à celle qui nous a donné le jour, alors ce même respect, cette même considération et cette même protection, sont dus à la femme qui donne naissance à votre propre descendance.
L’amour et la domination ne font pas bon ménage. Être l’homme de la maison ne signifie pas être le dictateur de l’intimité, mais le garant du respect et de la sécurité de ceux qui y vivent. Votre conjointe est la mère de vos enfants ; elle est celle qui pérennise votre nom. Lui imposer la peur, le silence ou la soumission, c’est semer la violence au cœur même de votre famille et briser l’héritage que vous laisserez à vos enfants. Le changement ne viendra pas seulement d’une marche dans la rue, mais du courage de chaque homme à reconnaître la dignité de celle qui partage sa vie.
Le combat est loin d’être fini, mais la fin du silence, c’est le début de la lumière. Le jour où l’on respectera toutes les femmes comme on respecte sa propre mère, les papillons pourront enfin voler en toute liberté.



un mec qui frappe une femme ou des zenfan cherche un gaillard fort pou li congne dessu mi lé sur ke li va mordre ses doigts
c’est bien triste mesdames arrêtez de vous mettre avec n’importe qui
c lâche d’abuser sur une femme.. dégueulasse