C’était une plénière historique cet après-midi, dans la Salle du Conseil de Saint-Denis, envahie par les 83 jeunes élus du Conseil des Enfants Dionysiens (CED). Forte de sa représentativité record, l’assemblée (6 à 10 ans) a exposé ses travaux avec un optimisme rafraîchissant.

L’événement a débuté par la remise d’écharpes aux dix nouveaux élus, symbolisant l’intégration de cette nouvelle vague citoyenne. L’assemblée est désormais au complet, représentant 43 écoles de la ville.

De la campagne au gratin : la méthode CED

L’engagement des enfants est d’un sérieux qui force l’admiration. Après une campagne électorale en quatre étapes, marquée par la sensibilisation de 900 enfants et l’accompagnement de 331 candidats, les jeunes ont appris à débattre en commission. Leur méthodologie inclut des simulations « Et si j’étais maire ? » et une « vente aux enchères fictive » pour hiérarchiser les projets et apprendre la gestion des contraintes. Le rôle des adultes ? Se limiter à celui de « facilitateur », garantissant l’expression « authentique » des enfants.

L’un des faits marquants fut l’arbitrage du menu de Noël. Verdict sans appel pour le grand jour : Gratin de papaye, riz et grains, poulet rôti, brèdes, glace et fruits en dessert. Mais attention, « il n’y a pas de Noël sans chocolat ». Une preuve, selon la Maire, que « nos enfants n’aiment pas manger créole, c’est pas vrai, encore faut-il leur en proposer« .

Les vraies priorités de la Ville

Au-delà de la gastronomie, les jeunes conseillers se sont concentrés sur l’essentiel, définissant cinq priorités claires. Deux thèmes ont émergé avec une force nouvelle : la solidarité (« aider les personnes sans abri« ) et l’accessibilité (« les rampes, c’est important« ).

Leurs exigences se résument en slogans d’une redoutable efficacité : « On veut une ville plus verte« , et l’indispensable : « Les toilettes doivent être propres ».

La Maire s’est dite ravie de cet engagement, rappelant l’importance de ce conseil comme « outil supplémentaire à la démocratie participative« . La Ville a d’ailleurs promis d’associer concrètement les enfants, notamment via des « binômes de suivi » (un élu ou un agent avec un groupe d’enfants), pour transformer leurs idées en réalisations sur le terrain.

La leçon est claire : si la politique adulte est parfois complexe, la démocratie des enfants est simple, puissante, et sait exactement ce qu’elle veut manger à Noël.